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Arty Wall
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2 août 2009

Vieille Sérénité

Vieille sérénité, tu t´est emparé enfin de ce corps, de ces cendres, de cette vie, de ce passé, de cette Histoire.
Ce grand-père qui faisais partie de cette famille, de cette maison en lauzes, de cette Terre si fière, si sauvage, si profonde et si verte. La vie t´a usée comme le bon vin. Ce vin qui faisais la joie et le malheur des paysans et des autochtones de ton pays. Et sous le feu crépitant du restaurant où tu te rendais quotidiennement, les coeurs palpitaient, les chansons d´amours résonnaient et les voix montaient dans le ciel. Car enfin, tu as rejoins le coeur pur, la joie ultime, et, du haut de notre égoisme, tu nous regardes nous aimer, tu contemples nos erreurs, nos folies, nos chagrins.
Elles sont rares, rares, les personnes de ton charisme. Elle se cachent, couvent leur secret et leur histoires ensorcelantes pour leur petit-fils et leur petite-fille. Les personnes comme toi savent depuis la nuit des temps l´histoire de l´homme, leurs aventures passées et leurs rêves d´avenir. Elles ont vues passés les mitrailettes et les jupes des jolies filles.
Ma mère garde ton baton. Ton baton de bois qui te servais d´appui lorsque tu te rendais courageusement dans les bois de ton domaine. Un domaine qui sent bon les genets, les framboises ramassées l´après-midi, les pierres lancées sur les taureaux, les "papy mougeots, raconte moi une histoire!" et tous ces souvenirs qui nous construisent, qui sont autant de promesses de beaux souvenirs.
Tu as laissé derrière toi une vie remplie d´écrits émérites, d´éclats de rires, de secrets. L´amour donné à la simplicité portait ton nom, les couleurs des saisons changeantes t´emportaient dans son sillage, la peinture de tes voyages t´entouraient de précieuses réminiscences. l´Or qui jaillissait de tes mains n´avait pas de prix et ta compagnie protectrice éloignait mauvais oeil et magie noire.
Ta solide batisse tout comme ton moral d´acier est restée debout jusqu´à la fin. Le froid ne t´a pas résisté cet hiver mais il t´aura resisté presque un siècle. La guerre t´épargnera, la sorcellerie ne t´aura pas envouté ton âme aguerrie, la vie t´aura fait le cadeau d´une fille, et Dieu t´aura permis d´écrire avec le brio que tes proches connaissent. Tu est certainement l´un des derniers. Une époque s´est définitivement terminée. Une nouvelle s´ouvre pour nous. Une page qui ne s´écrira pas sans ta présence dans nos esprits et nos coeurs nostalgiques. Toi, fumeur de Gauloises et amoureux solitaire de sa patrie, de ces plaines remplies de mystères et de pierres et plantes aux vertues douces.Puisse mes amis connaitre ce bout de paradis, cette Ardèche criticable et critiquée mais bel et bien le bastion de notre Humanité dans ce qu´elle a de plus humble, de plus brave, de plus pure.
Car, lorsque nous repassons, en voiture, te voir, les chemins que nous empruntons sont remplis de cet espoir, de cette lumière que peu de gens ont la chance de connaître, voir même, de savourer. Car, la splendeur n´est pas dans le mouvement mais bien...dans l´immuable.

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